Mollkirch  Claude Taglang ressuscite les « Delahaye »

 

Le nom « Taglang » est associé dans notre région à l’importante entreprise de transports d’ Urmatt. Claude, responsable de l’entretien et du garage, y a pris sa retraite en 1997, retraite précipitée par des ennuis de santé. Le volet moins connu de Claude Taglang, féru de mécanique, c’est sa passion pour réhabiliter de A à Z, les prestigieux véhicules, utilitaires et voitures, de la marque Delahaye, qu’il récupère à l’état d’épave pour les métamorphoser en véritable bijou leur rendant tout leur lustre d’antan.

Claude, à la retraite, a quitté Urmatt et pris de la hauteur en s’installant à Mollkirch Laubenheim, où les annexes de la maison sont devenues très rapidement de vastes, mais au fur et à mesure trop exigus, ateliers réservés à la mécanique. Là, aujourd’hui, un tracteur et une Delahaye attendent les mains du « Chirurgien »pour une nouvelle vie. Claude Taglang à l’image de son nom « jour durant » , passe le clair de son temps à réhabiliter les vieilles machines, grâce notamment à toutes les pièces détachées qu’il n’arrête pas d’acquérir dès qu’une occasion se présente.

Mais laissons Claude Taglang nous narrer comment est né son virus de collectionneur – restaurateur de véhicules anciens, un virus qui s’est avéré contagieux contaminant bon nombre de son entourage. « Tout a commencé en 1959 quand j’ai fait la connaissance d’Anny Friederich, devenue mon épouse. Mon futur beau père m’emmène dans son ancienne forge où couvert de poussière, je découvre un petit camion Delahaye de type 83 datant de 1932 et j’entends encore le commentaire maintes fois répété de mon beau père : « avec de nouvelles bougies et un nettoyage, il repartirait d’un coup de manivelle ». J’avais 20 ans, une carrière professionnelle à assumer, ce n’est donc que 40 ans plus tard, après une première exposition à Châtenois du camion « dans son jus » que j’entame la première restauration. Le camion en question avait fait des livraisons dans la capitale avant d’être réquisitionné pendant la guerre, il a participé à la libération de l’Alsace, puis laissé à l’abandon, finalement vendu aux enchères et acheté en 1947 par mon beau père. Il a servi quelque temps avant de bénéficier d’un sommeil de près d’un demi siècle ».

1997/2002, cinq années, plus de mille heures de boulot, réflexions et rêveries, et, à Noël  2002, c’est la 1ère sortie sur route., Le camion flambant neuf fait l’admiration de tous les connaisseurs aux expo de Paris, Reims, Mulhouse, Lyon etc ; et d’articles révérencieux dans la presse spécialisée.

Pourquoi s’arrêter en si bon chemin, d’autant plus que son épouse Anny, s’est également prise au jeu. Il se tourne vers le parc automobile Delahaye : en 2004 il achète à Bruges une Delahaye Type 87 de 1922, puis une 87 Berline, puis une 87 Normande et enfin la 5ème restauration une Delahaye type 87, Torpédo, son vrai coup de cœur, « c’est la plus belle » qui vient de sortir, flambant neuve de la sellerie Christophe Brunissen à Molsheim ce 2 mars, point final de la restauration car peinture et sellerie sont des domaines que Claude confie aux spécialistes.

Aux incalculables heures de travaux de mécanique de Claude, Christophe a ajouté plus de 250 heures pour les siéges et capitonnage en cuir de taurillon noir, rembourrage en crin ressort et la réalisation de la capote.

Ce modèle sera exposé au « Salon Champenois de Véhicules de Collection » les 10 et 11 mars 2012 à Reims. Claude et son épouse seront présents pour répondre aux questions d’un public toujours très motivé et intéressé. On aura également la possibilité de le voir à Molsheim au cours de la semaine du savoir faire à l’hôtel de la Monnaie du 23 mars au 1er avril prochain.

La carte d’identité du modèle : 1ère mise en circulation le 8 février 1926 Poids à vide 700 kg, Poids total en charge 1700 kg, 5 places, essence, 10 CV, cylindrée 1843 cm3, 4 vitesses et une marche arrière, Vitesse 50 à 60 km/h.

 

B.G.

 

Claude retrouve la trace perdue de sa cousine après 43 ans grâce à un article de presse paru dans LVA (La vie de l’Auto) du 4 octobre 2007

 

Samedi 6 octobre vers 13 h. un appel téléphonique résumé ainsi : 

« Je suis collectionneur de vieilles voitures, abonné à LVA depuis longtemps, j’habite Pessac près de Bordeaux,  je viens de lire l’article  signé Olivier Weyl ou figure ton nom, j’ai pu avoir le numéro de téléphone du journaliste qui a pu me communiquer le tien,  on s’est vu il y 43 ans, je suis le mari de ta cousine Marie-Anne, »  etc…

 

Surprise et grande émotion  qui fut suivie  d’une longue conversation téléphonique.

 

Histoire :  La maman de Claude avait un frère Clément qu’elle n’a jamais oublié. Il a été tué pendant la guerre 39/45 en laissant une épouse avec 3 filles en bas âge : Marie-Anne, Edith et Marie-Paule. Après la guerre la jeune veuve refait sa vie à Paris. Son départ est bien-entendu mal vu par la famille restant en Alsace.

 

Au début des années 60 Marie-Anne jeune mariée est venue en Alsace à la recherche de sa famille paternelle et nous a rendu une courte visite avec son mari. Ensuite la vie active et nos déménagements ont une nouvelle fois rendu impossible les relations.

 

 

Jusqu’au samedi 6 octobre : Vous imaginez la suite, les Rendez-vous sont pris !

LA FETE DE LA CHATAIGNE, LES VIEILLES VOITURES, COMMENT LE VIRUS EST NE ET QU’IL S’EST PROPAGE A MOLLKIRCH ET ENVIRONS

par Claude Taglang

 

Tout a commencé en 1959 quand j’ai fait la connaissance de ma future épouse Anny Friederich. Mon futur beau-père m’emmenait dans son ancienne forge à Laubenheim, ou reposait un petit camion DELAHAYE de type 83 datant  de 1932. Il me répétait sans cesse : « Avec de nouvelles bougies et un nettoyage il repartirait d’un coup de manivelle ».

A l’époque j’avais 20 ans et une carrière professionnelle à assumer. Ce n’est donc que 40 ans  plus tard et après une première exposition  à Châtenois ou j’y montre le camion « dans son jus », que j’entame la restauration. 

 

Petit historique du camion :

 

Il a été acheté en 1932 par la Compagnie pétrolière de Paris pour faire les livraisons dans la Capitale. Réquisitionné pendant la guerre il a participé à la libération de l’Alsace. Une fois la paix revenue l’ancien propriétaire aurait pu le récupérer, mais il a choisi de le laisser à l’abandon dans notre région. C’est ainsi qu’il est vendu aux enchères par les Domaines dans la cour des Ets Bugatti de Molsheim. Mon beau-père l’a donc acheté en 1947. Il a servi à construire le nouvel atelier près de la gare et à déplacer tout le matériel de la forge. Ensuite, remisé dans l’ancien atelier, il dormira à l’abri pendant presque un demi-siècle.

 

       Vers 1999, je commence la restauration. Démontage complet, sablage, moteur, pont, boîte de vitesses, freins, tôlerie.  Patrick Lanche a été mis à contribution pour certaines pièces de la cabine entièrement en bois. J’avais aussi le soutien de Thierry et J.Luc  mes neveux. Enfin tout a été contrôlé. Après cinq ans de travail le revoilà sur la route. Expo à Paris, Reims, Mulhouse, participation à un spectacle pour les MDPA de Mulhouse. Articles de presse dans les magazines spécialisés.

 

Ensuite j’ai pu racheter en Belgique une Delahaye Type 87 «boulangère» de 1922. La remise en état recommence comme pour le camion. Plus facile à transporter elle fait les rallyes, les expos de Paris, Reims, Savene etc...et remporte de nombreuses coupes.

Ensuite j’ai fait la restauration d’une Berline 1922, puis d’une Normande (déjà en cours de restauration)  et maintenant je termine la Torpedo exposée à la Fête des Châtaignes. La 6ème de même type est déjà dans mon garage en pièces détachées : ce sera une Cochonnière.

 

Le virus de la vieille voiture a donc été passé à  Richard Schleiss  : une Mathis parce que son père avait travaillé chez Mathis à Strasbourg, à Patrick Lanche qui m’a beaucoup aidé dans mes restaurations. Lui a choisi une belle Citroen  Torpedo B14. A la fête des Châtaignes il a conduit M. le Curé et M. le Maire et il paraît qu’on a évoqué «Don Camillo et Peppone»

Un récent article des DNA nous a raconté la restauration d’une belle Citroen C4 de Robert Schell ou il confirme que c’est en travaillant   sur ma Delahaye qu’il a eu envie lui aussi d’une vieille voiture.   Il a mis deux ans à la restaurer et le résultat est magnifique. Sa première sortie a été pour la fête des Châtaignes.  Il a eu le premier prix bien mérité et  nous étions tous heureux pour lui.

 

Je remercie Richard Schleiss qui a eu l’idée de cette belle rencontre et qui en a profité pour inviter ses amis et contribuer ainsi à la réussite de la fête.